Le bitcoin ou cryptomonnaie de manière générale a su conquérir la planète pour son inviolabilité au travers de la blockchain, technologie qui permet l’échange de cryptomonnaies comme lesdits bitcoins.
Toutefois sa régulation et son utilisation restent un défi majeur. Face à cet engouement, pays et gouvernements ont dû mettre en place des dispositifs pour réguler l’échange et le transfert de cryptomonnaies. De nombreux pays ont donc décidé de prendre les choses en main pour limiter les risques et mettre en place une régulation de l’écosystème des cryptomonnaies et assurer une réelle stabilité, mais cela va à l’encontre de certains concepts de la blockchain.
Néanmoins, le bitcoin séduit et différents acteurs du monde financier l’ont bien compris en manifestant une volonté de le rendre accessible à tous non plus uniquement en ligne mais également physiquement via l’installation de milliers de bornes et de distributeurs automatiques. Selon le Coin ATM Radar, site web qui répertorie les installations Bitcoin, 70 pays disposent déjà d’au moins un distributeur automatique de Bitcoins.
Au rythme où les bitcoins se répandent, nous nous posons la question du rôle que les bornes et distributeurs auront dans l’accessibilité à cette monnaie.
Le bitcoin à la conquête des DAB
Surfant sur le phénomène des cryptomonnaies, des entreprises et des institutions financières se lancent dans le développement de solutions et de produits faisant appel aux bitcoins. Ainsi, des banques telles que BNP Paribas ou des entreprises de la finance, partout dans le monde rejoignent des consortiums dont celui de la start-up américaine R3 qui adresse également le secteur de la santé, de la logistique…
Ce phénomène ne se limite en effet pas seulement aux grandes sphères de la finance et arrive dans le quotidien des citoyens par le biais d’un équipement couramment utilisé : le distributeur automatique de billets ! En effet, des milliers de distributeurs et de bornes d’échange, communément appelés ATM Bitcoins, ont commencé à voir le jour dans le monde. Ces machines sont utilisables par tous et de manière totalement anonyme pour vendre ou acheter des bitcoins ou n’importe quels types de cryptomonnaies, contre de l’argent liquide.
Les pays où les paiements électroniques sont déjà très utilisés sont probablement les plus enclins à s’approprier les cryptomonnaies. Et les maîtres incontestables en la matière qui dépassent de loin tous les autres pays, sont les Etats-Unis avec presque 2 000 distributeurs implantés suivis du Canada qui en comptent à ce jour approximativement 500 . Pour éviter les risques de cybercriminalité dus à la difficulté de tracer les échanges, ces deux pays ont installé, le système Robocoin sur leurs bornes et distributeurs. Robocoin permet d’identifier l’individu grâce à un contrôle biométrique complété par une carte d’identité et une reconnaissance faciale. Quant à la France, La maison du Bitcoin, située à Paris, est le premier bureau de change Euro/cryptomonnaies à avoir été créé. L’établissement offre la possibilité de vendre et d’acheter la cryptomonnaie via ses bornes physiques. Trois autres entreprises proposent leurs services dans ce domaine : MineOneCloud à Toulouse, BitAccess en région parisienne et le Groupe BTC France à Montpellier.
L’achat ou la vente de bitcoins ou toute autre cryptomonnaie pourrait ainsi jusqu’à devenir une opération courante s’intégrant complétement dans les opérations traditionnelles effectuées sur automates bancaires. Plusieurs scénarios sont ainsi possibles quant à son fonctionnement. Si le Client dispose déjà d’un portefeuille numérique, il peut s’en servir pour recevoir les bitcoins achetés ; dans le cas contraire, le distributeur créera un nouveau portefeuille (papier ou numérique, selon si le client dispose d’une application mobile associée sur son Smartphone). Il choisit la quantité de bitcoin à acheter, ce qui peut être un montant en bitcoin et le système calcule l’équivalent en argent liquide et inversement. Dans les deux cas, le système négocie avec les bourses disponibles les paramètres de l’opération et donc le taux de change Bitcoin/devise, le coût de l’enregistrement de l’opération dans la blockchain et ainsi de suite. Le client n’a plus qu’à choisir son mode de paiement (par argent liquide, par carte bancaire ou par prélèvement automatique). Une fois l’achat effectué, l’opération est enregistrée dans la blockchain pour être validée. Vendre des bitcoins est un processus similaire mais dans ce cas un porte-monnaie numérique est nécessaire pour signer l’opération et la déplacer sur la blockchain.
Seules la croissance et la régulation des bitcoins pourront donner le ton de l’évolution du marché des cryptomonnaies. Leurs succès rassureront les banques pour démocratiser et intégrer cet usage dans le quotidien de leurs clients. Les GAB distributeurs de bitcoins pourraient ainsi être la concrétisation physique des bitcoins tout en permettant d’assurer leur traçabilité. Si certains annoncent la fin des automates, ces derniers ont de la ressource pour se renouveler. Il y a donc fort à parier que l’automate ait encore de beaux jours devant lui… et certains pays frontaliers l’ont déjà bien compris !