Les nouveaux acteurs (GAFAM, Néobanques) ont changé la donne sur le marché de la banque française de détail. La digitalisation du secteur a provoqué une restructuration des infrastructures physiques qui s’est traduite par une baisse du nombre d’agences et des distributeurs automatiques (-3 % depuis 2016). Face à ce contexte, les banques doivent donner un nouveau souffle à leur réseau physique. Néanmoins, selon le baromètre des services financiers dans la ville intelligente par Score Advisor/Novamétrie[1], les établissements bancaires apparaissent comme les tiers les plus fiables en matière de protection et de conservation des données personnelles et cela, largement devant les acteurs publics. Et c’est bien cet atout que les banques souhaitent jouer pour faire partie de la nouvelle ville connectée !
Rappelons que la notion de ville intelligente prend de l’ampleur à l’échelle mondiale et en France également. En effet, de nombreuses transformations urbaines imputables aux nouvelles technologies sont à en cours, et ce plus particulièrement avec la montée en puissance de l’Internet des Objets.
Zoom sur les atouts à développer et les défis à relever pour que les banques puissent participer à l’essor de la ville intelligente
La banque : un acteur légitime
La mise en place d’une Smart City implique la mobilisation de nombreux partenaires allant des acteurs de l’infrastructure à ceux d’Internet en passant par les opérateurs téléphoniques. Parmi ces partenaires, il ne faut pas oublier l’implication des banques. De fait, les banques ont une connaissance approfondie de leurs clients en assurant leur accompagnement au quotidien et en ayant développé une vraie capacité à anticiper leurs besoins. Fort de ce capital confiance auprès des citoyens, les banques ont une belle opportunité de promouvoir de nouveaux services personnalisés financiers destinés à accompagner toutes les innovations dans les domaines de la connectivité et de la mobilité, sans oublier l’évolution de l’utilisation des données personnelles des citoyens notamment grâce à des technologies avancées comme le Big Data et l’AI qui supporteront l’Internet des Objets, pour l’analyse de ces données.
À titre d’exemple, les banques pourront connaitre les déplacements de leurs clients grâce aux écritures effectuées par les cartes bancaires et les paiements sans contact. La mise en place d’une seule application de gestion et de paiement qui permettra aux citoyens d’accéder à la totalité des services proposés au sein de la ville, est aussi un bon exemple du type de service que les banques peuvent apporter aux citoyens de la ville intelligente.
La banque : un pilier de l’écosystème urbain
Dans la Smart City, les banques sont placées au cœur de l’écosystème. Elles ont un rôle à jouer auprès des acteurs marchands de la ville intelligente en étant à la fois un intermédiaire financier mais aussi les observateurs privilégiés de toutes les transactions. Les banques des Smart Cities sont également des lieux de prédilection pour le partage, la création et le développement de l’esprit d’entreprise. A titre d’exemple, l’Espace W31 du Crédit Agricole, dans l’hypercentre de Toulouse est devenu un point de collecte où depuis 2012 il est possible d’acheter fruits et légumes ou charcuterie.
Quand la banque traditionnelle rencontre celle de demain
Avec des espaces urbains repensés, les compétences des banques en matière de planification, d’intelligence économique, d’analyse de données et de liens sociaux pourront être davantage utilisées, en combinant leurs forces traditionnelles de transparence, de pragmatisme et de planification rationnelle.
Néanmoins cette transformation digitale qui cherche à répondre à de nouveaux besoins, ne signifie pas pour autant la fin des agences bancaires. En effet, d’après l’étude Score Advisor/Novamétrie, 3 européens sur 4 ont assurés que les agences bancaires existeront toujours dans les Smart Cities de demain. Les banques devront allier la digitalisation qu’exige la Smart City avec l’envie des clients de conserver une relation humaine avec les agents de la banque. Dans ce nouveau modèle les agences locales joueront un rôle d’intermédiaire entre habitants et commerçants pour recommander de nouveaux services et faciliter la communication. Il s’agit de travailler ensemble et de collaborer pour atteindre un objectif commun : simplifier, optimiser et rationaliser les villes et les services qu’elles offrent, pour le bénéfice de tous les habitants.
[1]http://www.arkea.com/banque/assurance/credit/upload/docs/application/pdf/2018-01/cp_29_01.pdf Cette étude a été réalisée notamment en partenariat avec Crédit Mutuel Arkéa, la Société Générale et RCI Bank and Service auprès de 7 000 Européens.