Selon une récente étude de la BCE, le nombre de Français préférant effectuer leurs paiements en espèces a baissé de 8 points en l’espace de 3 ans, passant alors de 17% en 2016 à 9% en 2019.
Si les effets de la pandémie sur le cash restent encore à évaluer, il est important de noter que, selon les acteurs de la filière fiduciaire tels que la Monnaie de Paris, les conclusions du rapport de la BCE sont un soulagement : le cash est toujours le moyen de paiement le plus utilisé en France.
En effet, en 2019, toujours selon la BCE, les Français ont utilisé les espèces pour régler 6 transactions sur 10 et représentent en valeur un quart du total des montant réglés.
En conséquence, il est de la responsabilité des banques d’en garantir l’accès via les distributeurs, les agences et le cashback (retrait d’argent chez un commerçant). Pour ce faire, les banques peuvent envisager différentes manières en 2021.
Quelles options envisager ?
En France, le début du confinement a été marqué par une baisse de 30 % à 50 % des retraits dès le mois de mars selon la Banque de France. Les raisons ? Des peurs autour d’une contamination probable des billets de banque à la Covid-19 mais aussi la hausse du plafond des paiements sans contact de 30 à 50 euros en mai.
Et l’automate dans tout cela ? Les banques sont à la recherche de moyens innovants pour optimiser la gestion de leurs automates tout en garantissant l’accès aux espèces et aux services bancaires à leurs clients, que ce soit pendant ou après la pandémie. Elles doivent également s’adapter à la réduction des retraits d’espèces, tout en minimisant les coûts de gestion de leurs parcs d’automates, dans le cadre d’une stratégie plus large de transformation des agences.
Certaines banques ont déjà repensé leur stratégie, ne considérant plus leurs DAB comme de simples distributeurs mais comme un nouveau canal générateur de revenus.
D’autres font évoluer le modèle de gestion de leurs automates, notamment en mutualisant leurs parcs avec d’autres banques comme par exemple le réseau GELDMAAT aux Pays-Bas (des trois grandes banques néerlandaises ING, Rabobank et ABN Amro) ou encore le réseau Batopin en Belgique (des quatre banques Belfius, BNP Paribas Fortis, ING et KBC).
Aujourd’hui et plus que jamais, les banques se tournent vers les nouvelles technologies et redéfinissent leur stratégie de gestion de leurs automates afin de transformer ce canal en centre de profits plutôt que de coûts.
Quelles sont les stratégies sur la table ?
1. L’intégration
Face à des canaux numériques de plus en plus nombreux et à l’évolution des comportements clients, les GAB se doivent de rester performants. L’introduction de nouvelles technologies et d’innovations dans les services financiers a incité les banques et autres acteurs à décloisonner les canaux.
Cela leur a permis de proposer des services multicanaux, de diminuer les coûts tout en offrant un ensemble de services communs et intégrés sur l’ensemble des canaux numériques.
- Les avantages sont nombreux :
- Une interface rentable, standardisée, plus simple et davantage ciblée, sans la complexité de la gestion des GAB ;
- Un coût total réduit ;
- Une accessibilité accrue ;
- Des fonctionnalités cross-canales ;
- La commercialisation plus rapide de nouveaux services ;
- L’amélioration et la personnalisation de l’expérience client
2. L’externalisation
Dans ce cas de figure, les banques confient la gestion complète de leur parc à un prestataire externe afin de réduire les coûts tout en maintenant l’accès aux services. Bien que l’externalisation du parc automates puisse comporter des frais à chaque utilisation, ce procédé est généralement rentable étant donné que l’entretien et le remplacement du matériel peuvent être très coûteux.
3. La mutualisation
Cela consiste, pour les banques, à se regrouper et à collaborer afin de réduire leurs coûts et d’élargir l’accès à leur réseau d’automates. Elles bénéficient alors de frais réduits et de nouvelles possibilités de commercialiser leur offre et services.
En définitive, les automates doivent devenir un canal permettant d’offrir une gamme plus large de services financiers, afin d’accroître le potentiel de la banque à générer de nouvelles sources de revenus pour amortir l’exploitation des services bancaires.
Cette mutation est d’autant plus stratégique puisqu’elle s’inscrit dans un contexte de transformation des agences et de remaillage territorial. Plus que jamais, les GAB se doivent d’être rentables, capables de traiter un grand nombre de transactions différentes, mais aussi d’être attrayants pour les clients. Le but affiché ? Que les clients puissent tirer profit du libre-service plutôt que de se rendre au guichet traditionnel.